La chimiothérapie

La chimiothérapie consiste à traiter le cancer par l'utilisation de molécules chimiques. Selon les classes pharmaceutiques, les composés seront administrés soit par voie injectable (à l'hôpital) soit par voie orale (le traitement est alors possible à domicile). Les chimiothérapies agissent en éliminant toutes les cellules capables de se diviser. Elles bloquent ainsi la prolifération des cellules cancéreuses, mais touchent également les cellules saines. Ce mécanisme d'action est donc à l'origine de plusieurs effets indésirables.
Quand est-elle indiquée ?
La chimiothérapie est indiquée dans le cas des cancers de la prostate de stades avancés (atteinte des ganglions et/ou présence de métastases) et/ou si le patient devient résistant à l'hormonothérapie ou à la castration. Cela signifie que malgré l'hormonothérapie ou la castration, les cellules cancéreuses continuent à se développer et à muter malgré l'absence de leur stimulant, la testostérone. De ce fait, le médecin pourra vous proposer de commencer un traitement par chimiothérapie afin de prendre en charge la progression du cancer.
Comment cela se déroule-t-il ?
La chimiothérapie est administrée par cures, c'est-à-dire toutes les 3 semaines environ. Chaque période de traitement est suivie d'un repos thérapeutique. La durée totale de la chimiothérapie est variable selon les schémas thérapeutiques utilisés, et est en moyenne de 6 cures. Elle peut être utilisée seule mais aussi en association avec la chirurgie, la radiothérapie ou l'hormonothérapie. Il existe différentes classes pharmaceutiques de médicaments anticancéreux et selon le cancer, le médecin choisira la ou les molécules les plus adaptées. Dans le cas du cancer de la prostate, c'est la classe des taxanes qui est le plus souvent utilisée.
Cependant, il peut parfois s'avérer que la chimiothérapie ne permette pas de réduire la taille du cancer mais elle permettra au moins de soulager efficacement les symptômes, notamment la douleur, et ainsi d'améliorer votre quotidien.
Quels sont les effets attendus et les effets indésirables ?
Les effets secondaires induits par la chimiothérapie sont dus au fait que la molécule active va détruire, en plus des cellules cancéreuses, les cellules saines. Par exemple, la destruction des cellules de l'intestin va entraîner des effets indésirables tels que la diarrhée ou les vomissements. Les effets indésirables sont assez nombreux et peuvent avoir des conséquences plus ou moins handicapantes sur votre quotidien mais sachez qu'ils ne seront que temporaires et s'atténueront au fil du traitement.
Les effets secondaires dépendent énormément de la classe pharmaceutique utilisée (antimétabolite, inhibiteurs de topoisomérases, agents alkylants…). En effet, chaque classe possède un ou des effets secondaires spécifiques (tels qu'une toxicité cardiaque, rénale, pulmonaire…) et à côté de cela, toutes ces classes partagent des effets secondaires plus généraux tels que :
- vomissement et nausées,
- perte des cheveux (alopécie),
- perte de l'appétit,
- fatigue et irritabilité,
- diarrhées,
- mucites (aphtes très douloureux),
- anémie,
- infection.
Malgré tout, en cas de traitement par chimiothérapie, il est rare de développer tous ces effets indésirables. Ils dépendent de chacun et notamment de la tolérance à la thérapie.
Dans le cas du cancer de la prostate, les effets indésirables provoqués par la chimiothérapie les plus souvent retrouvés sont :
- l'asthénie et la fatigue,
- les troubles hématologiques : anémie et diminution des globules blancs,
- les troubles cutanéo-muqueux : alopécie, mucite et diarrhée,
- des troubles de la sensibilité nerveuse.
En cas d'apparition d'effets indésirables, n'hésitez surtout pas à en parler à votre médecin : il saura vous proposer une prise en charge adéquate, ce qui pourra vous aider à alléger la douleur et à retrouver une meilleure qualité de vie.
Pour aller plus loin
Les médicaments de chimiothérapie peuvent être associés à d'autres médicaments, comme des corticoïdes par exemple. La plupart des ces nouvelles associations sont testées dans le cadre d'essais cliniques, et leur efficacité reste à démontrer dans le cancer de la prostate.