Le PSA

Le PSA (Prostate Specific Antigen) est le marqueur biologique le plus connu dans le cancer de la prostate. Il permet de détecter, de caractériser ou de surveiller un cancer de la prostate. Au même titre que tous les autres marqueurs biologiques étudiés, le taux de PSA ne peut être considéré comme établissant un diagnostic de certitude.
Les biomarqueurs ne sont en effet qu'un reflet (parfois déformé) de la présence éventuelle de la maladie et sont le plus souvent définis par un taux (c'est-à-dire une quantité). Une des problématiques essentielles est de définir à partir de quel taux on doit considérer ces marqueurs comme ayant un niveau anormal. C'est la notion de « seuil » : au-dessus d'une certaine valeur, on peut définir le risque d'être atteint d'un cancer de la prostate.
Aucun biomarqueur n'étant fiable à 100 %, la présence d'un cancer n'est pas certaine à 100 % même si le niveau du marqueur est au-dessus de la valeur seuil. Le défi pour les chercheurs est d'optimiser ce système : détecter le plus de cancers possibles, en se trompant le moins possible. Un des moyens pour améliorer les performances de biomarqueurs est de les associer entre eux (comme pour croiser les indices). Le diagnostic de cancer ne peut finalement être fermement établi que par l'étude au microscope de petits échantillons de tissu prostatique obtenu par des biopsies.
Qu'est-ce que le PSA ?
Protéine sécrétée quasi exclusivement par les cellules de la prostate et à moindre degré par des cellules de l'urètre, le PSA est donc « spécifique » de la prostate et non d'une maladie de la prostate.
A quoi sert ce marqueur ?
Il est secrété en grande quantité dans le liquide spermatique. Son rôle est de permettre une fluidité de l'éjaculât et de faciliter la migration des spermatozoïdes.
Comment est-il réalisé ?
Ce dosage est fait à partir d'une simple prise de sang ne nécessitant pas d'être à jeun dans la majorité des laboratoires d'analyses.
Le taux de PSA
Normalement présent dans le sérum des hommes à des taux très faibles (ordre du nanogramme/millilitre) (ng/ml), sa concentration dans le liquide séminal est 106 fois plus importante que dans le sérum. Le passage du PSA dans le sang serait lié soit à une augmentation de sa production soit à une altération de certaines glandes ce qui permettrait alors un plus grand passage du PSA dans la circulation sanguine. Son taux varie donc en fonction du volume (petite ou grosse) et de la nature de la tumeur (bénigne ou cancéreuse).
La valeur seuil la plus souvent utilisée est de 4 ng/ml mais elle peut varier en fonction des méthodes de dosage de 2,5 à 5 ng/ml.
Qu'indiquent les variations de ce taux ?
Le PSA peut varier légèrement tout en restant dans la « norme » (20 à 30 % de sa valeur initiale).
Le toucher rectal et l'échographie de la prostate ne modifient pas de façon significative le taux de PSA (< 1 ng/ml).
En revanche, de nombreux facteurs vont faire varier son taux : le statut hormonal de l'homme, des médicaments, des manuvres endo-urétrales (cystoscopie, résection de prostate), des biopsies de prostate.
Des pathologies modifient également ce taux :
- des pathologies aiguës : insuffisance rénale aiguë, hépatite aiguë, infarctus,
- des pathologies bénignes de la prostate : hypertrophie bénigne de la prostate, prostatite aiguë, prostatite chronique, rétention aiguë d'urines,
- le cancer de la prostate.
Lien avec le cancer de la prostate
N'étant pas spécifique d'une maladie, il n'est donc pas assez performant pour le diagnostic de cancer. C'est pourquoi d'autres méthodes sont utilisées pour essayer d'augmenter sa spécificité par rapport au cancer : la densité (PSA/volume prostatique), la vélocité (vitesse d'augmentation/an), taux de PSA/âge, rapport PSA libre/PSA total.
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