Facteurs de risque et prévention du cancer de la prostate
En vieillissant, certains hommes peuvent développer un cancer de la prostate soit à cause de la présence de facteurs de risque soit tout simplement à cause de leur âge. Cependant, certaines précautions peuvent permettre de limiter ce risque.
L'alimentation
Certains aliments présenteraient des propriétés biologiques qui, soit participeraient à la régulation hormonale de la prostate, soit auraient des propriétés antioxydantes et antitumorales, leur conférant un rôle protecteur face aux carcinogènes.
Voici quelques exemples de composés alimentaires contenant des éléments aux propriétés antioxydantes et/ou antitumorales :
- rôle protecteur de la tomate et du jus de grenade,
- les vitamines A, C et B9 et le bétacarotène présents dans les légumes,
- la vitamine D et les oméga-3 présents dans les huiles de foie de poisson,
- les polyphénols présents dans le thé vert.
A contrario, les matières grasses, la viande et les laitages ont été évoqués comme aliments favorisant le développement de cancers.
Cependant, les différentes études réalisées n'ont pas confirmé clairement ces données.
Il en reste qu'une alimentation riche en fruits, légumes et poissons favorise une meilleure hygiène de vie et un meilleur état de santé. Privilégiez ainsi ces aliments et levez le pied sur les graisses et les viandes afin de prévenir le développement de cancers mais aussi de toutes autres maladies telles que le diabète, l'hypertension artérielle, les dyslipidémies…
La chimioprévention
C'est l'utilisation de molécules naturelles ou synthétiques dans l'objectif de prévenir l'initiation tumorale (primaire), d'inhiber la promotion des cancers (secondaire) et de retarder la progression (tertiaire).
- La vitamine E et le sélénium ont été analysés dans le cancer de la prostate (Etude SELECT) en prévention primaire. Contrairement aux attentes, il a été mis en évidence une augmentation de 17 % du risque de cancer en cas de prise de vitamine E et une absence d'effet du sélénium. Ces deux composés sont fréquemment retrouvés dans les céréales.
- Les inhibiteurs de la 5-alpha réductase sont des médicaments utilisés dans l'adénome de prostate et jouent un rôle sur le métabolisme de la testostérone. Ils ont été utilisés en prévention primaire (Etude PCPT et REDUCE), prévention secondaire (Etude REDDEM) et en prévention tertiaire (Etude ARTS). Dans chaque cas, il a été démontré une diminution du risque en cas de prise de ces médicaments. Cependant, ils ne sont actuellement pas recommandés en pratique courante (pas d'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM)) du fait d'effets secondaires associés et d'absence de données sur la mortalité par cancer de la prostate (mortalité spécifique).
Hérédité et facteurs de risque
- Le facteur de risque du cancer de la prostate est essentiellement l'âge avec un risque de cancer très faible avant 40 ans augmentant progressivement avec l'âge.
- Il existe aussi un facteur génétique. En effet, il existe environ 20 % de forme familiale avec une augmentation du risque (x 2 à 5) de cancer en cas d'antécédents chez des apparentés du 1er degré (père ou frère) avant l'âge de 65 ans. Cependant, il n'a pas été mis en évidence un gène spécifique responsable du cancer de la prostate mais il existe probablement une implication de plusieurs gènes. Dans ce cas de forme familiale, le cancer n'est pas plus agressif mais il se déclare plus tôt dans la vie du patient.
- L'ethnie est un facteur de risque du cancer de la prostate avec un taux plus important dans la population afro-antillaise et un faible taux dans la population asiatique.
- L'environnement a également été évoqué mais il est difficile de le mettre formellement en évidence car il est multi-factoriel. En particulier il a été évoqué mais non confirmé un rôle de certains pesticides. De même, les habitudes alimentaires ou des déclarations sanitaires du cancer peuvent influencer ce facteur de risque.
Le dépistage
A l'heure actuelle, le dépistage systématique et généralisé du cancer de la prostate n'est pas recommandé par les autorités de santé officielles. C'est un sujet qui reste très débattu par la communauté médicale, mais aucun consensus n'a encore été trouvé.
En fait, le dépistage systématique présente des avantages, comme celui d'augmenter les chances de guérison avec un diagnostic plus précoce, mais également des inconvénients, avec la réalisation d'examens pouvant présenter certains risques, et l'éventuel sur-traitement de tumeurs qui évoluent très lentement et qui ne mettent pas en jeu le pronostic vital.
Chez les hommes de 50 ans et plus ne présentant pas d'antécédents familiaux, aucun argument décisif n'incite donc au dépistage systématique annuel. Cette décision se fait au cas par cas, après discussion avec son médecin traitant ou son urologue. Si le praticien l'estime nécessaire, il pourra réaliser un toucher rectal et demander un dosage du PSA (antigène prostatique spécifique), ces deux examens permettant d'orienter le diagnostic vers une pathologie liée à la prostate.
En cas d'antécédents familiaux de cancer, un dépistage annuel peut être proposé par dosage du PSA dès l'âge de 45 ans.
Il est donc conseillé une stratégie de détection individuelle précoce fondée sur une information non ambiguë et sur la définition d'une stratégie individualisée en fonction des facteurs de risque et de la valeur du PSA.
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